Eh oui !
L'histoire totalement effrayante d'un homme qui a affronté un stylo quand il était petit. Malheureusement, bien qu'il ait survécu à notre grand désespoir, il a également décidé d'écrire.
Que ce soit pour traiter de philosophie, de jolies femmes, de récits farfelus, ou simplement pour dire des conneries, sa plume (bien qu'il ne soit pas un oiseau) sera mis à rude contribution.
Tout ceci dans un ballet explosif et subversif de lettres, de mots, et de phrases mélangés pour donner un cocktail psychédélique mais néanmoins épique.

mardi 22 novembre 2011

Tu le veux dans tes fesses, mon bouc ?!

Le froid de novembre commence insidieusement à engloutir toute espérance de chaleur sauvage et Monsieur Kiki se ramollit petit à petit en prévision d'un printemps chaud et joli.

Non, ne cherchez pas plus loin, mes adorables p'tits loups ! Vous risqueriez de tomber sur des blogs plus malhonnêtes dans l’honnêteté malhonnêtement honnête que celui-là...
Monsieur Kiki, c'est le gérant de ma fumerie d'opium favorite.
Car quand je vais mal, je vais voir Monsieur Kiki. Pas besoin de mots avec lui, il sait de suite que ça va pas et il sait comment me faire reprendre du poil de la bête en cinq-sept.

Malheureusement, monsieur Kiki est occupé en Sibérie et le moral n'est pas des plus exotiques de mon côté.
Que ne vendrais-je pas pour une île paradisiaque et des pizzas au saumon ?!
A la réflexion, sans doute des bébés car même vendus par lots de 5, ça ne suffit qu'à s'offrir de la poudre à récurer les poils pubiens.
Un ami m'a une fois fait la remarque selon quoi on vendrait plus cher si on mettait des bébés dans des frigos et qu'on vendait le tout mais mon vieux dos d'écrivain dépressif et mythomane ne me permet pas de porter de lourdes charges.
Je pourrais laisser cela à La Poutre (mon fier partenaire de jeu depuis un nombre incalculable d'années) mais il se prépare pour de futurs combats avec son adversaire du moment, The Hole, alors bon...

Donc, pour restituer les choses, je suis un pseudo-écrivain mythomane toujours pas publié dont le moral est bien bas depuis que la grisaille s'est installée en la Terre du Milieu du Sud de la France et qui peut pas se faire de thune à cause de son dos.
Youpi !!
Et, en plus, j'ai envie de passer un méchant savon à l'huile d'amande douce (parce que ça sent bon) sur tous les hurluberlus aux tendances gallimorphiques qui jacassent depuis plusieurs semaines sur cet outil formidable pour la société humano-dindon qu'est Facebook.

Bon, je préviens d'avance : Je ne vais ici ni l'éloge ni la quelconque représentation écrite d'un "cassage" à la Brice de Nice de cette plate-forme sociale sans intérêt à l'époque des Croisades (ça servait à rien de le souligner mais je trouvais ça important).
Ce dont je me plaint plutôt, c'est la recrudescence monstrueuse de tentatives malsaines, grossières, et absurdes d'éveiller ma sensibilité, mon bon sens, et ma foi (ou mon absence de foi, dirais-je) en la morale humaine.

"De quoi parle-tu, maître ? Cesse donc de parler et viens me rejoindre sur mon divin pieu."

...

Couché Aphrodite, ton "divin pieu" devra attendre le retour de son guerrier lyrique avant que nous nous ébattions tous deux dans une hyperesthésie communicatrice à la lueur des reflets du soleil dans les coupes d'hydromel !
(Petit jeu pour vous : Quel sens le "pieu" a bien pu prendre durant ces dernières phrases ?)

Passons !
Eh bien, pour être un peu plus clair, je vais vous citer un des monstres qui parkourent (ouais, carrément ! Ils sautant les murets et tout...) parmi les pitits messages mignons des gens de Facebook.

"Un garçon avait une copine. Il commençait a en avoir marre d'elle car elle lui envoyait des messages toutes les heures qui disait: "tu me manques" ou "je t'aime". Un soir, avant de se coucher il a reçu un message, ... mais plutôt que de le lire il est allé dormir. Le matin il a été réveillé par un appel. C’était la mère de sa copine, en pleure pour lui dire que sa copine était morte la nuit dernière. Il a raccroché, en état de choque, est allé lire le message: "mon cœur, viens vite! je crois que quelqu'un est en train de me suivre!". Morale de l'histoire : ne rejette jamais ceux qui t'aiment et qui s’inquiètent pour toi, parce qu'un jour tu te rendras compte que tu as perdu la lune pendant que tu comptais les étoiles! Si jamais tu es touché par ceci.. Met J'aime & Clique sur partager !"

Manque de professionnalisme oblige. Nous n'allons pas nous éterniser longtemps sur le style décousu, la ponctuation approximative, et les quelques anacoluthes maladroits en plus de la phrase finale qui parait légèrement hors-sujet.
Non, ce qui frappe d'emblée mon cerveau triste et assoiffé de cidre frais, c'est la niaiserie presque condescendante de ce message.
La morale totalement cucul la praline qui va faire en sorte à ce que toi, oui TOI, petit être qui n'en a rien à foutre de l'avenir du monde, de la crise, des révoltes, des fanatismes en tout genre, et de l'anti-féminisme de bas étage, oui TOI ! Toi, toi, toi, toi, toi + moi + eux + tous ceux qui s'emmerdent !
Vous, nous, poux, cailloux, rolex, et pierre à cirer la pompe à Jean-Luc !
Tout dans ce pamphlet de contrefaçon ne sert qu'à noyer ton esprit libéré mais quand même un peu soucieux de la future "vie" anima-sexuelle de Steve Jobs avec la dame de la voix off d'Avast sous une masse gluante, informe, et particulièrement malodorante de sous-sentiments sirupeux et mielleux. Si bien qu'après, tu craques tes économies à la base prévues pour la collection DVD de Xena la Guerrière (Toujours pas trouvée ! Longue histoire, mais je l'aurais un jour...) dans un nouveau modèle d'empathie next-gen tellement trop puissant que t'en pleures devant l'inutile (donc indispensable) beauté des pubs Audi.

Vous ne me croyez pas ?! J'en suis honoré. Cela veut dire que notre relation est encore à développer et qu'il nous reste encore tant de temps à passer ensemble avant que l'on puisse se faire entièrement confiance avant de se trahir méchamment et de se séparer brutalement en ne se parlant finalement plus par la suite !!
Nous nous aimerons comme des fous...comme des chevaux !
Et même qu'Aphrodite est d'accord pour un plan à...euh....attendez, je compte !
...
M'enfin bref ! Voyez encore ce dont est capable la niaiserie humaine !
(ATTENTIIIIIIION ! Celui-là est long est particulièrement violent.)

"A MEDITER :Maman, je suis sortie avec des amis. Je suis allée à une fête, et je me suis rappelée ce que tu m'as dit avant que je sorte : Ne bois pas, si tu vas conduire. C’est pour ça, j’ai bu du coke. Je me suis sentie fière de moi, parce que j'ai suivi
tes conseils , j’étais une des seules de mes amies à être lucide. J’ai fais mon choix , et tes paroles étaient sacrées pour moi, Quand la fête est finie, l...es personnes commençaient à embarquer ivres dans leurs voitures. Moi je suis montée dans la mienne et j'étais sûre que j'étais en état de conduire. À cette instant maman, je ne pouvais même pas m' imaginer ce qui m'attendait. Quelque chose d’imprévisible… Maintenant je suis ici, gisant sur le sol et j'entends les policiers parler. Le garcon qui était dans cette voiture est saoul... Maman, les sons sont tellement lointains..! Mon sang est partout et j'essaie de toutes mes forces de me retenir pour ne pas pleurer. Je peux entendre les médecins : "La fille ne va pas tenir le coup". Je suis sûre maman que le garcon qui m’a accidentée n'a pas voulu me blesser. Mais pourquoi c’est lui qui a bu et c’est moi qui doit mourir?. Pourquoi la vie est si injuste, maman ?Pourquoi les gens le font, alors qu’ils savent qu’ils peuvent détruire tant de vies? Ma douleur est terrible en ce moment, c’est comme si on me poignardait avec milles couteaux. Maman, dit à ma petite sœur de ne pas avoir peur, dit à papa d’être fort et s'il te plait maman visite le garcon et donne lui des conseils comme tu l'as fais pour moi. Peut-être que si ses parents lui avaient dit, je serais vivante maintenant maman. Ma respiration s’affaiblit de plus en plus, et je commence vraiment à avoir peur. Ce sont mes derniers moments et je me sens si seule. J'aurais tellement voulu que tu sois auprès de moi en ce moment, pendant que je meurs ici sur le sol. Je voulais te dire tellement de choses maman, je t'aime, je t'aime tellement ! Je promets de te protéger, d’être ton ange gardien comme tu l'as fais pour moi. Au revoir maman !..
Ces mots ont été écrits par une journaliste ayant été sur les lieux de l'accident, pendant que la fille mourrait. Elle a prononcé ces paroles juste avant de mourir. Si tu a été touché au moins un peu par cette histoire copie ça sur ton mur s'il te plait !.. Ça ne prendra qu'une seconde."
Et blablabla, relation mère-fille bonne sous tous rapports, blablabla, soirée alcoolisée où il n'est pas fait mention de 69 entre deux filles bourrées, blablabla, la vi cay tro 1just lol, bliblibli, mort qui s'éternise comme dans les films américains, blobloblo, une journaliste trop chaude qui va direct chercher des filles mourantes pour se taper un bon délire sur leurs derniers instants, blublublu, je vais lui renifler le cul....

Vous l'aurez deviné ! Une suite amusante et décontractée d'incohérences qui, dans la bonne humeur la plus effarante du mois, va vous rendre tout tristounet si vous n'y prenez pas garde.
Je sais pas vous, mais moi, je trouve ça génial tellement cela ajoute à ma réflexion plus que probante que la joie et le bonheur des gens qui s'en foutent, comme je dirais, des gens comme moi qui s'en battent la nouille du malheur des autres, ça fait chier les chieurs !

Haters gonna hate, disait Aristote...ou Socrate, un philosophe en jupons quoi ! Un mec qui disait que les autres, surtout quand on vit la société, bah c'est beaucoup des chieurs tout de même ! Surtout quand tu veux leur piquer des trucs bizarrement.
Alors là, nous avons un mix de philosophie personnalisée entre Arsène Lupin, Aristote/Socrate/Mec en jupons (rayer la mention utile), et Sartre ! Ca, c'est über-funky !!

Alors, bon ! Que penser de toutes ces manœuvres frauduleuses ?
Que faire face à cette invasion lente, sournoise, et silencieuse de sensibilité teintée d'empathie hautement contagieuse pour nos cervelles toutes ridées par les barres de rire que nous auras jeté à la gueule Monsieur Nicolas Bedos, Pierre Desproges, et autres Gaspard Proust.
Quand céderons-nous, habiles mais très fainéants défenseurs de la paresse existentielle, à la morale humaine ?
Qui nous sauvera de la déchéance sentimentaliste ?
Comment parviendrons-nous à introduire notre index pas trop inquisiteur -parce qu'il n'est qu'un index- dans l'anus fripon mais pas tant que ça -car ce n'est qu'un anus- de la journali



Le CCCT (Comité des Chats coupeurs de Textes) a décidé d'interrompre l'écriture suite à la plainte de divers administrateurs de programmes de fichage des blogueurs sur le Net qui s'offusquent de ne rien comprendre à ce qui s'écrit ici.
De prochains articles verront le jour une fois que l'auteur aura récupéré ses heures de sommeil en moins.
Merci de votre compréhension.
(PS : C'est pas ma main sur l'image, hein ! Des fois que vous auriez pas compris...)

lundi 14 novembre 2011

How I met my bearded rapist (ou la nouvelle orpheline)...

Bouh ! (ndlr : tentative malhabile d'effrayer l'assistance 2 semaines après Halloween)

Mon blog ayant été jugé irrécupérable, après une utilisation abusive d'images sans intérêt et une description panégyrique de trop, j'ai du fuir ma vieille chaise trouée qu'un seul coussin providentiel permettait de combler le trou séparant mon cul du plancher chevelu (dans le sens où ce sont mes cheveux tombants qui y agonissent, hein ! C'est pas le plancher qu'est chevelu...).

Tandis que je crapahutais vilement, attendant mon retour entre deux parties de poker avec des épis de maïs au milieu du Nebraska et feignant la mort avec l'aide du Père LaFeinte, je réfléchis à s'il était primordialement important ou non d'ajouter une dimension bilingue français/anglais aux écrits qui traînent sur ce blog.

Non pas pour la prestance que cela ajouterait à mon élégance déjà monstrueusement classe ou pour faire honneur à ma petite anglaise de mère qui, de toute manière, ne s'offusquerait pas des masses si j'étais amené à parler d'elle sur le "Naïteuh".
En fait, j'ai pensé que ce serait une attention charitable pour les quelques agents du FBI qui espionnent tout ceci mais après coup...euh, hum...après coup en trèfle qui m'a bousillé mon Full, bah je me suis dit qu'il aurait mieux fallu que je me couche pour de bon.

Ce que j'ai fais.
Et c'est ce que je vais faire parce qu'il se fait tard !
A tourte, mes p'tits loups ! Je vous aime !


















































...






































......et donc, c'est ainsi que j'ai compris de la part du papier de glace que ce n'était qu'une question de toucher.
Hum ?
Oh pardon !
Flûte à bec ! Je vous avais complètement oublié !
J'étais parti essayer une nouvelle forme d'expression artistique se traduisant par une absence de contenu. De l'écriture nihiliste, si vous voyez le genre. Très contemporain.
Bref passons !
Lors de mon dernier article, je vous avais promis une surprise et je peux vous assurer qu'à défaut de savoir tricoter, je sais tenir mes promesses surtout quand elles ne me demandent aucun effort en particulier.

Pour préciser les choses, je tiens à vous dire que la nouvelle qui va suivre a été écrite par moi-même il y a déjà un bon bout de temps.
A la base, je l'avais préparé pour un concours de nouvelles portant sur le Rock mais je n'ai visiblement pas été choisi par le jury préliminaire car je n'avais pas été recontacté ensuite et les finalistes du concours n'ont pas l'air d'arborer ni ma tronche ni mon nom donc tant pis !
Un échec de plus à ajouter à mon long tableau de chasse existentiel, rien de bien grave...
Ainsi, je pense être désormais dans la légitimité la plus totale en l'exposant ici, devant vos magnifiques yeux.

Maintenant, trêve de bavardages !
Je vous laisse en compagnie d'un nouvel ami, que certains d'entre vous, cher amis, ont déjà croisé, qui saura vous mettre du baume saveur fraise au cœur.
C'est parti pour ma nouvelle histoire : How I met my bearded rapist.

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How I met my bearded rapist (ou la plus belle manière de mourir)


Mon cœur battait la chamade, comme si un octopode bourré aux antalgiques frappait avec force sur des cymbales de cuivre à l’intérieur de ma poitrine.
Alors que, jusqu'à maintenant, c'était ce même organe rougeoyant et assez dégueulasse en fin de compte, il faut bien l'avouer, qui se devait de suivre les mesures de la musique avec ses battements, les choses ont commencés à partir dans tous les sens. Ce qui était la moindre des choses après tout !
Les musiciens sur scène, désormais guidés par la foudroyante fébrilité de mon cœur durent redoubler d'intensité pour ne pas perdre le rythme.
Les riffs de guitare électrique s'allongèrent toujours un peu plus, tel un cours d'eau puissamment lancé vers le vide, prêt à engendrer une cataracte éternelle...ou tel un membre turgescent pour les plus frivoles d'entre vous. Usant, abusant, et sur abusant des techniques prestigieuses de double pédale et de matraquage ininterrompu sur les grosses caisses, le batteur transcenda alors l'air de la salle avant de le transformer en quelque chose d'à la fois plus diabolique et plus pure encore.
A l'unisson, chacun des cœurs de chacun des spectateurs présents pour assister à cette offrande musicale se déchaînèrent sauvagement, parés à devenir, le temps d'une soirée, les dépositaires éphémères de la divine puissance du Metal.
Pourtant, au milieu de cette foule exaltée, sous l'atmosphère suffocante de cette salle de concert underground, perdue quelque part en Bourgogne entre un petit restaurant sans prétention et un hôtel éminemment prétentieux à l'inverse (un hôtel qui se fait appeler le « Vous ne pouvez pas vous tromper. Ici, c'est le Paradis », selon moi, ça fait plutôt prétentieux !), un cœur a choisi de battre pour une autre cause que le Rock et le Metal.
Ce cœur, c'était le mien. Celui de Nathaniel Muckensturm, jeune étudiant en lettres modernes originaire d'Alsace venu secouer sa tête, ainsi que les longs cheveux qui vont avec, férocement devant la prestance implacable du groupe Meshuggah.
Étant depuis ma plus tendre jeunesse un amoureux quasi-romantique de la musique Rock & Metal, et ayant un goût prononcé pour les dérivés passablement extrêmes de ces deux genres-ci (tels que le Death Metal, le Black Metal, le Thrash Metal, le Metalcore, le Hardcore, le Doom Metal, le Grind-Death, le Sludgecore, le Punk-Rock, le Rock Alternatif et il y en a à foison de toute façon), il aurait été assez étrange pour ma part que je n'assiste pas à un concert live d'un de mes groupes favoris.
Et puis, au plus profond de moi, je savais que me retrouver submergé par ce flot de douces et tendres claques mélodieuses, qui suinteraient avec véhémence des gigantesques enceintes crachotantes installées des deux côtés de la scène, me permettrait de panser mes douleurs profondes.
J'espérais sincèrement que la force créatrice du Rock me permettrait de bâtir une cloison qui protégerait mon cœur et mon âme des émotions, des malheurs, et des tristesses.
Qu'elle me permettrait d'effacer à jamais la douleur causée par la mort de mon meilleur ami, Paul, et de la femme que j'aimais, Artémis.
Et qu’elle permettrait enfin à ma petite vie encore assez insignifiante de s’épanouir pleinement, tout en se basant autour des seules choses qui comptent vraiment dans ce monde.
Les seules choses qui comptent vraiment pour moi dans la vie.
A savoir, d’après les sages paroles de Woody Allen : Le sexe, la mort, et le Rock….quoique j’ai des doutes quant au fait qu’il ait parlé de rock.
Enfin bref ! Il disait qu’il ne croyait qu’en deux choses dans la vie, le sexe et la mort. Car ils n’arrivent qu’une seule fois dans toute une vie…et puis, parce qu’on n’a pas la nausée après la mort.
Et comme je n’ai encore eu aucune relation sexuelle avec un autre être humain (la masturbation ne comptant visiblement pas selon les critères sociaux…et quant aux rapports avec des animaux…beh !), et que je ne suis pas non plus (à priori) mort, autant dire que mon existence ne présente que très peu d’intérêt aux yeux de l’Univers.
Fort heureusement pour moi, il y avait le Metal !
Tel un noble paladin aux couleurs du Metal, j’irai perdre ma virginité et coucher avec des dizaines de jolies demoiselles en m’écoutant du Deftones et l’on passerait du Gojira en fond (ou du Mastodon, j’hésite encore sur ce point-là) durant la marche funèbre en mon honneur, après que je sois mort des suites d’un cancer des cervicales à cause de mes séances d’headbanging trop intenses.
Et en parlant de jolies demoiselles, ainsi que pour me sortir de cette digression aussi longuette qu'indispensable, c’était donc pour une charmante dame que mon cœur battait toujours plus fort tandis que la tambourinante intro de la chanson Bleed surgit en fanfare des enceintes explosives, provoquant un vacarme surnaturel semblable à celui d’une nuée d’éléphants furibards survenue d’un coup pour venir nous écraser les tympans avec leurs grosses pattes de pachydermes. Bien que mon acuité visuelle ait été considérablement réduite depuis mon seizième verre de bière, la jeune fille m’apparut aussi distinctement qu’un sabre laser au milieu d’une collection de couteaux suisses.
La petite vingtaine, de longs cheveux noirs légèrement bouclés qui lui arrivaient jusqu’aux omoplates, la peau assez bronzée, et puis, le truc qui me fit défaillir, un nez magnifique !
Mieux ! Un nez Cléopâtresque ! De ce type de nez qui serait capable de changer la face du monde sans même qu’il n’ait recours à la chirurgie esthétique…
Une beauté sauvage, exotique, qui remuait sa tête avec férocité tandis la voix caverneuse de ce grand chanteur chauve à la voix grave dont je ne me rappelle pas le nom si ce n’est que ce n’était pas Jean-Robert vint s’infiltrer dans nos veines et nos os pour violer brutalement nos petites âmes en quête de transcendance.
Écartant ma timidité et ma peur phobique de l’échec, ainsi que les gens de la foule par le fait même, je me dirigeai avec le minimum de conviction que cela exigeait pour faire une telle approche vers la belle aux cheveux dansants.
Finalement, après environ 6 minutes de lutte intense pour me dégager à la fois de ce rassemblement d’obstacles humains et de ma montée croissante d’anxiété, j’arrivai devant la dame.
Tout sourire, je lui demanda avec élégance et finesse, mais tout en élevant la voix afin de pouvoir me faire comprendre (ce qui se marie assez mal et me donnait donc un ton de voix finalement peu attirant) si elle accepterait que je me joigne avec elle dans sa danse.
Elle l’autorisa volontiers d’un signe de tête, le Metal ayant le pouvoir monstrueusement génial de rendre aimable n’importe lequel de ses auditeurs potentiels.
Et ainsi nous fûmes lancés.
Pendant les 13 minutes et demi de la titanesque chanson In Death – Is Death, nous avons headbangés en chœur, sautillés gaiement jusqu’à toucher le plafond, et hurlés les paroles avec les voix les plus graves et les plus viscérales que nos gorges aient pu nous offrir.
Nos cheveux virevoltaient, faisant de grands moulinets dans les airs, aussi vite que les cordes des guitares électriques, parties dominer les cieux à l’aide de leurs manches célestes qui sont autant de chemins vers le Paradis.
Nos pieds frappaient le sol avec la même intensité démente qui poussait le batteur à frapper encore plus fort, encore plus loin dans les Ténèbres.
Nos esprits se perdaient continuellement, perdus au milieu de cette marée humaine, perdus au milieu de ce flot d’existence pure qui nous aveuglaient.
Puis vint le passage atmosphérique de la chanson pour soulager quelques instants nos organismes fragiles, d’ores et déjà parvenus au bout de leurs limites.
Tandis que je malaxais délicatement mes cervicales douloureuses, ma jeune et nouvelle comparse métalleuse profita de ces quelques minutes de repos pour reprendre ses esprits avant de m’offrir enfin, comme récompense à mon labeur, le son délicieux de sa voix.
« Ouf ! Ça m’a donné soif, tout ça. Tu veux une bière ? », dit-elle en recouvrant partiellement ses capacités vocales.
La beauté torride de sa voix me remplit soudain d’une force nouvelle, réveillée par autant d’exotisme. Au cours de cette seule phrase, je distinguais aisément l’incomparable et si caractéristique accent de la ville de Londres.
Ayant souvent voyagé avec mon père au cours de ses déplacements professionnels (lui-même étant directeur d’une grande chaîne de librairie spécialisée dans la littérature anglo-saxonne), je savais différencier les divers accents de la langue anglaise.
Cependant, passé ce premier cap, je sentais bien qu’une autre partie du monde s’était logée dans sa gorge, qu’elle n’appartenait pas non plus entièrement au territoire britannique. Cette fille venait de plus loin. Proche-Orient ? Extrême-Orient peut-être ?
Je l’ignorais totalement…mais je devais le savoir.
Sauf que, quand je me décidai enfin à sortir de mes réflexions abyssales et rejoindre la réalité pour le lui demander, elle était déjà partie.
Diantre ! Fichtre ! Foutre ! Merde quoi !
Pourquoi faut-il que je mette toujours trop de temps pour réfléchir comme ça ? A chaque fois, ça me retombe dessus, ça !
Mais alors que je m’apprêtais à plonger dans un état de tristesse profond (qui aurait vite balayé par la suite du concert, de toute façon), une petite main vint tapoter contre mon épaule. Je me retournai.
C’était elle. Elle et quelques trois bouteilles d’alcools différents qu’elle tenait sous le bras.
« Comme tu ne m’avais pas répondu, j’ai pensé que tu n’aimais pas la bière, alors j’ai pris de la Desperado, du vin blanc, et un truc qui ressemble à du rhum. Tu prendras quoi ? »
Décidément, je l’aimais de plus en plus cette fille.
Je saisis le drôle de truc qui ressemblait à du rhum, mais qui n’en avait pas vraiment le goût. Elle, elle choisit le vin blanc. Quant à la Despe, cela allait être pour plus tard.
Puis, à l’approche du morceau final du spectacle, le monstrueux et colossal New Millenium Cyanide Christ, nous vidâmes d’une traite nos bouteilles respectives avant de repartir de plus belle.
Je ne sais pas si c’était cet alcool étrange que j’avais bu, les choses bizarres qui devaient se trouver dedans, ou encore l’état de plénitude dans lequel me plongeait la compagnie de cette belle inconnue, mais j’eus l’impression merveilleuse que l’espace-temps se déchirait devant la titanesque perfection de ce morceau.
Comme si la planète implosait devant le mélange de ce hurlement venu des tréfonds du Cosmos, de cette violence millénaire qui émanait avec prestance des grosses caisses, et de la détermination vigoureuse de ce combat tenu sur des cordes de fer électrique entre la vie et la mort. Malheureusement, toutes les choses, surtout les plus belles, ont une fin…sauf la banane qui en a deux.
Et survint alors le terminus. Aussi oppressant que douloureux. Aussi généreux que cruel.
Non, franchement, je n’aime pas les fins.
C’est à contrecœur, les cervicales douloureuses, et l’âme au bord de l’Eden musical que je sortis lentement vers l’extérieur, aux côtés de…euh…
« Moi, c’est Leyla, déclara-t-elle en tendant sa main vers moi.
- Enchanté, répondis-je en lui baisant la main (la main seulement !), et moi c’est Nathaniel. Mais tu peux m’appeler Nathan…En fait, je préférerais que tu m’appelles Nathan. »
Non, je n’ai pas honte de mon prénom ! C’est juste que…voilà quoi ! Nathaniel, ça fait vieux comme prénom.
« Qu’est-ce qu’il y a ?, demanda Leyla d’un air troublé devant mon long regard appuyé.
- J’ai trouvé !, dis-je avec aplomb. Tu es indienne !
- Pas loin !, répondit-t-elle avec un sourire chaleureux. Je suis originaire du Pakistan. Mais j’habite à Londres avec ma famille.
- Fuck ! J’étais vraiment pas loin ! »
Par la suite, et au fil de la conversation, j’appris notamment que Mademoiselle Leyla de Londres était venue passer quelques jours de vacances en Bourgogne avec une amie, qu’elle attendait d’ailleurs de pied ferme devant l’enceinte de la salle de concert car il était prévu que celle-ci irait la ramener en voiture jusqu’à leur hôtel.
Apparemment, la jeune Leyla est une jeune romancière relativement connue des cercles littéraires underground de Londres et, son prochain roman ayant comme univers le milieu des vignes, elle trouvait que la Bourgogne serait parfaite pour parfaire son inspiration. Et puis, bien évidemment, quand elle apprit que le groupe Meshuggah passerait faire un concert près de Beaune, elle a sautée sur l’occasion telle une puce sur un clébard mouillé un soir d’automne écossais.
Alors que la voiture de son amie arrivait docilement dans notre direction, Leyla me nota sur un bout de papier son numéro de téléphone, le nom de son hôtel et le numéro de la chambre.
Contre toutes attentes, elle et son amie (Aurélia je crois, mais le nom de cette fille est clairement sujet à débat dans ma tête) s’étaient installées dans une chambre du « Vous ne pouvez pas vous tromper. Ici, c'est le Paradis. »
Puis elle repartit, non sans avoir été à la limite de se décrocher le poignet à force de me saluer de la main.
Rempli de fierté et d’allégresse, ainsi que d’un nombre peu raisonnable d’alcool dans le sang, je me dirigeai à pied en direction de mon hôtel à moi, en plein centre-ville, à quelques kilomètres de là.
Sous la lune bienveillante de la nuit bourguignonne, vers une heure du matin, et avec une bouteille de Desperados comme compagnon de route (oui, elle me l’avait laissé au passage), je marchais tranquillement.
Avant de tituber méchamment au bout de cinq minutes, mais avec toujours autant de tranquillité. A n’en pas douter, les trois-quarts de la bouteille de Despe ne se marièrent pas très bien avec les seize précédentes bières, l’ersatz de rhum à la composition obscure, et le petit vin mousseux très bon que j’ai trouvé au pied d’un arbre au bord de la route.
Attention, hein !
N’allez surtout pas croire que je ne suis qu’un gros alcoolique de première ! Il s’avère juste que j’aime bien avoir quelque chose qui me permette de me rafraîchir la gorge quand j’ai soif/une longue marche à pied devant moi/une envie de boire de l’alcool (voire les trois en même temps dans le cas présent).
Bref ! En tout cas, une chose était claire : J’étais bien ivre et assez déchiré.
Euphorique comme toujours dans ce genre de situations, je me mis à chanter des refrains de Warren Zevon ou de Nick Cave avec une voix graveleuse de chanteur de Black Metal.
Non, sérieusement, ce n’est vraiment pas beau à voir quand je suis bourré !
Mais ce n’est pas ce que devait penser l’homme à l’allure étrange qui s’était mis à me suivre depuis le début de ma reprise personnelle de Moonland de Nick Cave.
Si j’eus été plus sobre, j’aurais clairement ressenti bien plus de méfiance vis-à-vis du barbu au regard lubrique et j’aurais filé à toutes vitesses loin de l’homme.
Malgré les ravages de l’alcool sur mon sens logique, il me semblait bien que le peu de mon instinct qui subsistait à cette heure-ci m’avait conduit à emprunter ce que je pensais être un raccourci. Raccourci qui, bien évidemment, n’en était pas un et qui s’avérait être plus un cul-de-sac qu’autre chose.
Et avant que mon pragmatisme peu légendaire m’ait forcé de faire marche arrière, le barbu m’avait déjà rattrapé. Cependant, je ne m’en souciais guère, l’homme me paraissant plus sympathique de prés que de loin.
Effet d’optique !
Nonobstant sa barbe longue et aussi troublante et inquiétante que celle d’un philosophe grec (ou d’un pirate), celui que nous nommerons Monsieur B. par souci de commodité avait hérité d’un visage gracieux et fort accueillant, et d’un corps qui, sous l’austère cachette de ces vêtements noirs, pouvait ressembler à celui d’un professeur d’université (avec la bedaine et tout…).
Sur le coup, et alors qu’il commença à me raconter des histoires étranges à propos de fesses, des images de beaux hommes dénudés vinrent me chatouiller l’esprit. Par défaut, celui-ci choisit de se complaire devant Vincent Cassel. Personnellement, j’ai toujours préféré sa femme mais c’est vrai qu’il était assez séduisant, lui aussi.
Merci à Monica Bellucci de me rappeler que je suis un célibataire hétérosexuel dans un environnement masculin à longueur de journée alors que dehors s'esbaudissent de charmantes demoiselles.
Merci à Vincent Cassel de me rappeler que je pourrais être un célibataire homosexuel dans un environnement masculin à longueur de journée mais que je ne pourrais que me languir de son corps en trompant l'ennui avec des barbus de passage.
Je vous hais. Pas. Trop.
« C'est l'histoire d'une fesse qui s'appelle Sarah, commença à déclarer Monsieur B. (mon barbu de passage à moi), et dont le postérieur est parti chercher bonheur et argent en Inde tandis que Sarah reste dans une école pour jeunes fesses de bonne famille. Sauf qu'un jour, on apprend que son postérieur serait passé Ad Patres. Et donc Sarah-Fesse est rabrouée et les gens commencent même à raconter qu'elle a de la moustache… »
Et à mon grand malheur désespéré, tandis que je mourais d’envie de connaître la suite de l’histoire (que bon nombre de jeunes enfants doivent connaître désormais), le black-out surgit aussi violemment qu’un saxophone dans une chanson des Beatles.
Mon cerveau choisit de façon unilatérale de redémarrer la session face au chaos provoqué par le mélange exceptionnel d’autant d’éléments instables.
Entre les dommages provoqués par l’alcool sur mon esprit conscient, l’Epic Win résultant de ma tentative de séduction envers une charmante anglo-pakistanaise, l’apparition de ce prophète du Saint-Phallus, mon viol spirituel par des émanations cosmiques du sex-appeal de Monica Bellucci et de Vincent Cassel, et le mythique concert de Meshuggah, mon âme chaste et puritaine se sentant déflorée sauvagement a décidé de se retirer de la réalité concrète durant quelques heures, laissant mon corps profané faire ce dont il a envie.
C’est ainsi que je me suis réveillé plusieurs heures plus tard, dans un autre lit que le mien avec ces mêmes paroles qui tournaient en rond dans ma tête : « Contemplez mes amies, contemplez mes enfants, observez tandis que s'ouvrent les portes de fer, alors que le voile du grand sous-vêtement va se lever…Soyez touchés par la grâce et touchez la aussi, elle ne mords pas. Il y en aura pour tout le monde, venez, venez, approchez n'ayez pas peur, venez contempler la bête, la créature même, le cyclope mythique qui mit fin aux malheurs de tant de jeunes vierges. L'entrée est gratuite, pour les plus courageux. Oserez vous ? Aurez-vous le courage ? Ce n'est pas un spectacle de foire banal... Oh ! Non ! Vous en sortirez transformés, je vous le garantis. »
Et là dessus, il n’avait pas tort, le Monsieur B. !
Car ce soir-là, je suis mort….
Métaphorique parlant, bien entendu, sinon je ne serais pas en mesure de vous conter cette histoire. Mais disons qu’une partie de moi est décédée, des suites d’un viol physique et spirituel aussi salvateur que déplaisant.
La part chaste et innocente de mon âme pseudo puritaine s’est envolée tandis que je me faisais sodomiser au fond d’une ruelle sombre de Beaune. Et tel un phénix, je revis à mesure que je m’éveillais dans ce grand lit duveteux aux côtés de Leyla et de son amie Aurélia (dont le prénom est toujours sujet à débat), toutes deux complètement nues.
Le déroulement exact des événements survenus après mon black-out appartiendra sûrement à l’histoire. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que d’après mon anus endolori et le récit plutôt cru de Leyla, j’ai été violé sauvagement et défloré brutalement par les deux sexes. Ce soir-là, j’ai été violenté à mort par l’Univers et je n’ai désormais plus d’autre choix que celui d’aller de l’avant.
Car, comme le dit la chanson, il ne sert à rien de reculer, surtout quand on se fait enculer. Et devant autant de possibilités nouvelles, devant autant de routes, et devant autant de rencontres futurs qui feront de moi ce que je serais, mon cœur battait de nouveau.
Mais il ne battait désormais plus uniquement pour le Metal, le sexe, ou la mort.
Il ne battait plus non plus pour la jeune femme nue assise à côté de moi qui s’apprêtait à repartir pour Londres, et que je ne reverrais plus avant une quarantaine d’années (Mais c’est une autre histoire !).
Il ne battait également plus pour le deuil de mes amis et proches. A compter de ce jour, mon cœur, ce muscle rouge et dégueulasse, n’irait battre que pour moi-même.
Car ce cœur, c’était le mien.
Celui de Nathaniel Muckensturm (Nathan pour les intimes), autrefois un jeune étudiant en lettres modernes, originaire d’Alsace, venu secouer avec ardeur sa tête, et les longs cheveux qui vont avec, quelque part en Bourgogne.
Celui de Nathaniel Muckensturm, un être humain dont le cœur bat désormais à l’unisson avec la drôle de pompe à sang qui siège dans sa poitrine, et qui se fait également appeler « cœur ».
Un être humain qui ne vit que pour le sexe, le Rock, et la mort. Car c’est tout ce qui compte, au fond.

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