Eh oui !
L'histoire totalement effrayante d'un homme qui a affronté un stylo quand il était petit. Malheureusement, bien qu'il ait survécu à notre grand désespoir, il a également décidé d'écrire.
Que ce soit pour traiter de philosophie, de jolies femmes, de récits farfelus, ou simplement pour dire des conneries, sa plume (bien qu'il ne soit pas un oiseau) sera mis à rude contribution.
Tout ceci dans un ballet explosif et subversif de lettres, de mots, et de phrases mélangés pour donner un cocktail psychédélique mais néanmoins épique.

mercredi 6 avril 2011

L'homme qui se masturbait durant le JT

Vous êtes de mauvaise foi, franchement !

Non, je n'ai pas inséré de façon outrageante un joli mot à fort caractère sexuel dans le titre de ce billet dans le seul but de me faire pardonner pour mon absence prolongée et injustifiée de ce blog et pour vous attirer telles des mouches, dans cette nécropole littéraire sans nom qu'est "J'ai lutté contre un stylo une fois".
Non, non, non !
Enfin...disons que cela dépendra surtout du nombre de billets que vous m'offrez en échange pour que je me décides à l'admettre ici, hein.

Bref, mais passons...
Car, aujourd'hui, je me contenterais de fermer ma gueule et de laisser ma plume habile faire le reste, vous noyant ainsi sous une flot magistral de formules alambiquées, d'anthropomorphismes usités, et de personnages désabusés.
Laissez-moi vous introduire "L'homme qui se masturbait durant le JT" !!!


L'appareil émit un tintement joyeux quand il voulut faire savoir à son propriétaire que son travail était achevé.
Et comme il est connu que les micro-ondes sont des machines orgueilleuses et pleines de fierté, l'Appareil (car c'est ainsi que nous le nommerons désormais) continua d'émettre ces mêmes petits "bip" au moins cinq ou six fois, ne s'offusquant même pas de l'indifférence prononcée de son maître devant ce travail d'orfèvre.
Car, de toute façon, dans la tête de l'Homme, l'acte de faire décongeler un pain n'était que très peu considéré comme étant de la gageure. Aussi, son attention était plus porté vers l'écran de la télévision, par exemple, que vers le joyeux micro-ondes qui s'était depuis arrêté de tinter avec fébrilité.
Et puis, soudain, l'Homme s'est dit qu'il serait temps d'aller chercher le pain dans le micro-ondes. Maintenant que ça a fini de décongeler...non ?
Décidément, il était bien, cet Homme. Un bon gars comme on aime en voir.
Bon, comme je sens que ça l'emmerde un peu pas mal de ne pas avoir de nom, cet Homme-là (et qu'en général, un personnage emmerdé emmerde souvent les lecteurs), je vais aller le nommer. Ici et maintenant.
Pas dans la phrase suivante, ou celle d'après.
Non, maintenant !
Alors, admettons déjà qu'il soit français, d'accord ? Sinon, il n'aurait pas pris la peine de faire décongeler un pain alors qu'il regarde la télé.
S'il avait été britannique, c'est du pain de mie qu'il aurait fait décongeler du frigo !
De savoir dans quelle région il habite n'est en aucun cas utile pour le bon déroulement de cette histoire, aussi je vous laisse décider.
Je ne vais pas m'occuper de tout, non plus !
Maintenant, comme il ne prend pas la peine d'aller acheter du pain frais et tout chaud à la boulangerie d'en bas, nous pouvons en déduire qu'il est soit étudiant, soit chômeur, ou alors, mieux, c'est un vieux.
Ensuite, il nous faut lui trouver un prénom sympa, un peu cliché, qui pourrait aller à chacun de ces trois cas.
François ? Trop français. Arthur ? Trop chevaleresque. Gaylord ? Euh...héhé, non, mais j'aime l'idée.
Allez tiens, Anthony ! C'est un beau prénom de branleur ça !
Que les Anthony qui me lisent ne s'indignent pas, surtout. Ce n'est pas personnel et, de plus, se branler, c'est quelque chose de noble alors bon...Ne les prenez pas mal, hein ?
Bien, nous sommes d'accord ? Parfait.
Revenons donc à notre histoire.
Anthony, en bon gars qu'il est, a sorti son pain décongelé de son désormais mutique micro-ondes et se prépare désormais à s'en couper deux belles grosses tranches pour se préparer un sandwich.
Oh oui ! Suis-je bête ! J'ai oublié d'annoncer l'heure et le lieu !
Alors...d'après ma montre imaginaire d'auteur qui contrôle tout dans sa création, il est environ 12H37, et nous sommes actuellement en train d'espionner Anthony dans son petit salon d'appartement exigu.
Et le Journal Télévisé est déjà commencé depuis une petite dizaine de minutes.
Ce détail-ci, malgré le fait qu'Anthony se fiche royalement de ce qui se raconte comme inepties médiatiques là-dedans, sera d'une importance cruciale pour la suite de l'histoire.
Mais Anthony, en bon gars qu'il était, a tout de même posé son joli p'tit cul sur sa chaise couinante, en face de sa télé à écran plat.
En même temps qu'il effectue cette action, il se prépare en même temps un archaïque mais néanmoins gouteux sandwich au blanc de poulet avec de la moutarde.
Quel homme, cet Anthony ! Décidément, c'est un gars bien.
Et puis, en plus, c'est pas de la moutarde de tafioles, ça ! De la vraie de Dijon !
Alors que ses dents pénètrent lentement dans la chair soyeuse du pain pour ensuite arracher une part du sandwich, tel un lion sous une canicule estivale, ses pensées se perdent.
Il pense au rêve bizarre qu'il a fait cette nuit, où il a vu son chat se battre contre un Tyrannosaure...et gagner ! Il pense aussi à ce petit job de merde qu'il doit trouver. Il repense à tous ses diplômes gâchés, et à ses errances existentielles. A ces rêves si lointains...Et puis il passe devant autant de souvenirs douloureux qu'éphémères des conquêtes sexuelles des dernières années, de liaisons amoureuses brumeuses, ou des soirées alcoolisés où il n'a jamais pu tirer un taf tellement il en avait peur.
Ah ça ! Pour avoir peur, il avait peur, le bonhomme ! Mais il cachait tout derrière son masque d'indifférence et de froideur. Il y en a même qui disaient de lui qu'il avait de l'humour et de l'éloquence.
Non, c'était un bon gars, cet Anthony.
Et puis, il a arrêté de divaguer. Voilà qu'il s'était pris d'intérêt pour ce qui se passait dans le monde...ou peut-être était-ce la jolie brune à l'écran qui racontait toutes ces actualités qui l'intéressait plutôt.
Pourtant, il ne s'était pas mis pas en mode "Mute". Ce qu'elle racontait avec sa jolie voix, la brunette, l'intéressait également.
Un gentleman jusqu'au bout, cet Anthony. Il fait preuve d'une formidable qualité d'écoute même devant une fille qu'il ne connait pas, qu'il ne connaitra jamais, et dont il ne fera sans doute jamais "Pouic-pouic" avec !
Quel mec bien ! Et, en bon gars qu'il était, il écouta sans fléchir jusqu'à la conclusion.
La guerre en Libye, les affrontements en Côte d'Ivoire, la radioactivité au Japon, la rigueur économique en Portugal, le mariage d'une personne importante en Angleterre mais il se souvient plus de qui c'était. Il écoutait sans comprendre. Il regardait sans voir.
Et puis il y a les Français, de plus en plus fous. Les Américains, de plus en plus en accord sur le principe du mariage homosexuel. Les belges, dont personne ne parle.
Le monde avançait, trop vite pour certains, trop lentement pour d'autres.
Mais dans tous les cas, c'était un joyeux bordel.
Et ce journal télévisé là, comme tous les autres journaux de toute sorte, adoptait le même comportement que celui de l'Appareil, bipant nerveusement à la moindre occasion, pour faire savoir à son créateur qu'il avait bien travaillé.
Tout cela devant l'indifférence effrontée de tous ces spectateurs apathiques : Vous, moi, lui, toi aussi, toi qui lit, toi qui regarde celui qui lit. Et Anthony bien sûr.
Mais lui, Anthony, il était différent. C'était un bon gars. Il s'intéressait, sans s'émouvoir pourtant.
Les japonais à six bras, les homos qui se disent "oui", les belges. Ça ne lui faisait que dalle à son cœur tout mou ! Mais ça ne l'empêchait pas de l'intéresser à tout ce spectacle. Tout comme ça nous intéresse toujours de savoir comment font les survivants dans les films de zombis pour se reconstruire une vie après le désastre.
Anthony aimait bien les films de zombis, d'ailleurs.
Et puis vint la turgescence.
Quoique surpris par cette soudaine poussée d'excitation à travers les muscles et les veines de son organisme chétif, Anthony comprit rapidement, après moult et succinctes réflexions profondes, d'où pouvait provenir la cause de cette érection soudaine : La jolie brune du JT.
Sachant pertinemment qu'il faut bien souvent obéir aux désirs du corps pour mieux en revenir ensuite aux délices de l'esprit, Anthony avala rapidement son sandwich et partit s'enfermer dans la salle de bains.
Quelques demi-minutes plus tard, le membre exposé, tenu solidement au dessus la cuvette des toilettes, comme si Anthony craignait qu'elle n'y tombe, notre personnage se mit à la tache.
Bien évidement, il ne mit pas de préservatifs !
Mettre des capotes pour se masturber, c'est comme aller au MacDo pour organiser un gala de charité.
C'est un gâchis incommensurable, inavouable, intolérable, et un tiens vaut mieux que deux tu l'auras !
Quel homme bien, cet Anthony !
Sans se presser, Anthony se mit à la tache, comme l'Appareil s'y mit plusieurs minutes auparavant. De là à dire qu'Anthony était devenu comme le micro-ondes, il n'y a qu'un pas...que je vous laisse franchir, car moi, j'ai du boulot.
Il était endurant, l'Anthony. Il savait faire trainer ça en longueur, pour plus de plaisir.
Encore fallait-t-il lui donner matière à ça...
Ça, ce fut à son esprit de s'en charger. Il repensa alors à l'image primaire qui lui donna cette envie. Il repensa à la jolie brune, à ses cheveux bruns lisses et assurément doux (qui devaient sentir bons), à son visage gracile et harmonieux, ses petites lunettes qu'elle mettait un coup oui, un coup non. Sa voix élégante et suave ondula délicatement entre ses deux oreilles.
Et puis, dans l'action, notre cher branleur commença à divaguer, une fois de plus. Il se mit à réfléchir, la main (droite ? gauche ? C'est selon votre envie...) fébrile, sur la couleur des chaises, sur l'ordre des sujets.
Et puis tout lui revint. Les japonais, le nucléaire, les belges, les homos, les pauvres portugais, Berlusconi et ses frasques sexuelles, L'ONU et ses menaces, la crise économique, la hausse du gaz.
A ce moment-là, il aurait pu s'arrêter, se laver les mains comme un bon gars, et allumer sa Playstaion Portable.
Mais non !
Il était trop tard. Il avait fait l'erreur de ne se préoccuper que de ce qui n'avait aucun intérêt. Il aurait dû manger ce sandwich comme un prince, le dégustant bouchée après bouchée. Il aurait dû migrer sur d'autres jolies brunes après celle du JT quand il se retira dans son recueillement onaniste. Il aurait déjà dû terminer sa partie de Metal Gear Solid à l'heure qu'il est.
Mais non !
Il avait été trop curieux. Il avait osé regarder au delà du miroir.
Et voilà, en guise de punition, qu'il éjacula avec force en ayant l'image d'Elizabeth Taylor dans la tête. Attention, pas celle de sa prime jeunesse, non ! C'était bien devant une Liz Taylor de 75 ans qu'il explosa.
Remarquez, il y a pire. Il aurait pu penser à un homme politique.
Mais voilà...le mal était fait, et Anthony dut noyer ses mains sous l'eau du robinet du lavabo pour reprendre ces esprits.
Il s'était fait avoir...et, à coup sûr, il n'aurait plus l'esprit pour aller jouer à MGS.
En échange, il n'aurait qu'à faire un tour sur Internet pour son orientation professionnelle, ou bien il pourrait aller regarder un documentaire sur la Cinq.
En plus, c'est sur les caïmans, d'après le magazine télé. Il n'y a aucun risque avec ces trucs-là.
Décidément, c'était vraiment un bon gars. Un homme bien comme on aime bien en voir...ou pas.

2 commentaires:

  1. Je tiens à opposer une assertion ! Anthony ne peut pas se branler DURANT le JT s'il est parti dans les toilettes alors que celui-ci venait de s'achever.
    Je crie à l'arnaque, là !!!
    JUSTIN' TOO DEEP.

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  2. Mais je t'apprécie quand même, va :)
    JTD.

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